Éros et Psyché

Ce Mythe, est une merveilleuse illustration du chemin que l’âme (Psyché) peut être amenée à parcourir pour retrouver l’Amour (Eros) perdu auquel elle aspire profondément. L’Union Extérieure représentée par une « Femme » et un « Homme » que sont Psyché et Eros (Cupidon), est aussi (surtout?) la projection d’une Union Intérieure (Du féminin et du masculin en soi) à laquelle l’être humain est un jour « Vivement » appelé, lorsqu’il y est prêt…

En Taoïsme notamment, et dans toutes les conceptions spirituelles originelles, on appelle également cela l’Union de la Terre (Mère) et du Ciel (Père), YIN/YANG, une « transformation Alchimique » aussi nommée « Mariage ALchimique ».

Je partage ici cette histoire pour celles et ceux vivant une expérience similaire, car il me semble que seules les personnes y étant confrontées peuvent véritablement la comprendre. Elle peut éclairer leur chemin et je l’espère leur donner confiance dans le processus de transformation en cours, se produisant en elles (en ailes), passant de la chenille au papillon…

Je vous en souhaite une très belle lecture

« Il n’est pas de chemin vers Soi qui ne passe par des épreuves et de la souffrance »
Jérôme

Psyché est une princesse d’une beauté si parfaite qu’elle excite la jalousie d’Aphrodite, à laquelle on la compare. Elle a deux sœurs aînées, d’une grande beauté également, mais sur lesquelles Psyché l’emporte de loin. Toutefois, contrairement à ses sœurs, elle ne trouve pas d’époux, les foules se contentant de venir la contempler comme une œuvre d’art et de la vénérer comme une déesse, au point d’oublier de célébrer Aphrodite. La déesse, jalouse de cette rivale et offensée par un tel sacrilège, ordonne à Cupidon de la rendre amoureuse du mortel le plus méprisable qui soit. Cependant, alors que le dieu s’apprête à remplir sa mission, il tombe lui-même amoureux de Psyché en se blessant avec l’une de ses propres flèches.

Le père de Psyché, désespéré de voir que sa fille ne trouve pas d’époux, se rend à Didymes pour supplier Apollon de permettre à Psyché de se marier. L’oracle est catégorique : Psyché doit être abandonnée sur un rocher au sommet d’une colline, où viendra la chercher son futur époux, un horrible monstre.

Désolé mais résigné, le père de Psyché exécute les ordres divins et abandonne sa fille à son funeste destin. Cependant, Zéphyr, le doux Vent de l’ouest, emporte la jeune femme jusqu’à une merveilleuse vallée. Il dépose délicatement la princesse dans l’herbe tendre, non loin d’un magnifique palais. Psyché y pénètre et y découvre un savoureux festin qui l’attend ; elle est servie par des personnages invisibles, dont elle entend seulement les voix. Elle s’endort ensuite dans une chambre somptueuse.
Plus tard dans la nuit, son mystérieux époux (Eros) la rejoint, lui demandant de ne jamais chercher à connaître son identité, cachée par l’obscurité de la chambre. Toutes les nuits, il lui rend visite puis la quitte avant l’aurore. La jeune femme apprécie de plus en plus les étreintes et les mots doux qu’ils échangent alors. Rien ne manque au bonheur de Psyché, si ce n’est de connaître le visage et le nom de son amant nocturne, et de revoir sa famille.

C’est alors que la Renommée informe les deux sœurs de Psyché du triste sort de cette dernière, que l’on croit morte sur Terre. Celles-ci se lamentent, accablées de douleur. Psyché, ne pouvant supporter de voir ses sœurs pleurer ainsi, convainc son époux de lui permettre de les inviter. Les deux sœurs, amenées aussitôt par Zéphyr au palais de Cupidon, sont finalement folles de jalousie à la vue de tant de richesses et de bonheur. Lors d’une autre visite, elles persuadent Psyché que son époux n’est rien d’autre que l’horrible monstre de l’oracle, et qu’il est de son devoir de le tuer, à moins qu’elle ne veuille être dévorée. Terrifiée à cette idée, la jeune fille profite du sommeil de son amant pour allumer une lampe à huile afin de percer le mystère. Elle découvre alors le jeune homme le plus radieux qu’elle ait jamais vu. Mais une goutte d’huile brûlante tombe sur l’épaule droite du dieu endormi, qui se réveille aussitôt et s’enfuit. Dans un élan de désespoir, Psyché s’agrippe à la jambe de son mari, mais prise de fatigue, elle lâche prise et tombe. Cupidon, attendri, répugne à la laisser en cet état ; il fait atterrir son épouse délicatement, et part, cette fois pour de bon.

Folle de chagrin et de remords, Psyché se jette dans une rivière. Mais la rivière, compatissante, la dépose sur la berge, où est assis le dieu Pan. Ce dernier conseille à Psyché de tout faire pour reconquérir l’amour de Cupidon. Elle erre alors de temple en temple, rencontrant Cérès et Junon, déesses qui, ne voulant pas se fâcher avec Aphrodite, refusent de l’aider dans sa quête. Pendant ce temps, Cupidon, malade de sa brûlure , souffrait sur le lit de sa mère, tandis que celle-ci se baignait dans l’océan. Or, une mouette va trouver la déesse de la beauté, et lui raconte tout l’histoire. Aphrodite dispute alors et séquestre son fils dans son palais. Puis, elle charge Mercure de lui ramener Psyché (qui hésitait déjà à se rendre au palais de sa belle-mère).
Sur l’ordre d’Aphrodite, l’Inquiétude et la Tristesse rouent alors de coups et torturent la pauvre Psyché.

Puis, celle-ci est soumise à toutes sortes d’épreuves, telle une esclave :
D’abord, elle doit trier, en une soirée, un énorme tas de grains de variétés différentes. Par bonheur, des fourmis, prises de pitié, l’aident à accomplir sa tâche, et le tas est trié à temps.
Ensuite, elle est contrainte de rapporter à Aphrodite de la laine de terribles brebis enragées à la toison d’or. Psyché, désespérée, allait se jeter dans une rivière voisine lorsqu’un roseau, ému par l’infortune de la jeune femme, lui indique la marche à suivre : « Tant que le soleil de midi darde ses rayons, ces brebis sont possédées d’une espèce de rage. Tout mortel alors doit redouter les blessures de leurs cornes acérées, le choc de leur front de pierre, et la morsure de leurs dents venimeuses ; mais une fois que le méridien aura tempéré l’ardeur de l’astre du jour, que les brises de la rivière auront rafraîchi le sang de ces furieux animaux, tu pourras sans crainte gagner ce haut platane nourri des mêmes eaux que moi, et trouver sous son feuillage un sûr abri. Alors tu n’auras, pour te procurer de la laine d’or, qu’à secouer les branches des arbres voisins, où elle s’attache par flocons. »

Puis elle doit rapporter de l’eau du Styx, puisée à même la source. Cette dernière se situe au sommet d’une haute montagne gardée par des dragons. C’est alors que l’aigle de Zeus, à son tour pris de pitié, décide d’aider Psyché. L’oiseau royal va donc remplir une fiole avec de l’eau du Styx, fiole qu’il remet ensuite à la jeune femme.
Psyché doit mettre dans une boîte une parcelle de la beauté de Perséphone, la reine des Enfers. Épuisée, Psyché est à nouveau tentée de mettre fin à ses jours. Elle est sur le point de se jeter du haut d’une tour quand, soudain, la tour commence à lui parler, la convainc de rester en vie et lui indique même comment réussir cette épreuve. Ainsi, elle parvient à récupérer une parcelle de la beauté de Perséphone. Mais sa curiosité la perd : pensant que la beauté de la déesse l’aidera à reconquérir Cupidon, Psyché ouvre la boîte et, aussitôt, plonge dans un profond sommeil, pareil à la mort.
Entre-temps, Cupidon, dont la blessure a cicatrisé et les forces sont revenues, s’est échappé du palais d’Aphrodite. Toujours épris de Psyché, il la ranime doucement avec la pointe d’une de ses flèches. Puis il l’emmène devant Zeus en personne, qui convoque les dieux de l’Olympe, et annonce publiquement le mariage de Cupidon et Psyché. Celle-ci est invitée à consommer l’ambroisie, ce qui lui confère l’immortalité et la dote de délicates ailes de papillon. Le dieu et la nouvelle déesse sont alors unis en présence de tout le Panthéon, et un merveilleux banquet s’ensuit. Quelque temps plus tard, Psyché donne à Cupidon une fille, nommée Volupté (Plaisir). L’amour (Cupidon) et l’âme (Psyché) sont ainsi réunis pour l’éternité.

La version ici choisie de ce Mythe Gréco-romain, est un extrait de l’original, présenté sur le site Wikipédia.
Pour les personnes intéressées de lire le cheminement complet de psyché à la rencontre de l’Amour je vous propose 2 pages Web:

– http://www.alain.be/texte_integral.html

– Ou la version originale écrite par l’auteur Apulé (IIe Siècle) vous pouvez suivre ce lien : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/Apul/meta03b.html