De l'inquiétude à la confiance en la Vie...

Voici la réflexion que je me suis faite un matin peu lointain en faisant une petite rétrospective de ma vie :

Tout est toujours arrivé au bon moment !

Non pas toujours à l’instant où j’ai pu le désirer, ni d’ailleurs qu’il ne me soit arrivé que des choses que j’ai désiré ou que tout ce que j’ai désiré me soit arrivé! Ni même sans que cela me fut forcément agréable et confortable jusque là…
Car certes, il est des moments profondément éprouvants dans la vie de chacun de nous.
Mais quand c’était le « bon » moment d’un accomplissement pour moi, chaque chose, chaque événement, se sont déroulés avec une grande facilité dans leur réalisation. Comme si tout trouvait sa juste place naturellement…

Ceci n’est donc pas sans rappeler ce dicton populaire :

« tout vient à point à qui sait attendre »

Une invitation à la culture de la patience…
Pour autant, que nous soyons patient ou impatient, tout ne viendrait-il pas à point, tout simplement ?
Et si tel est le cas, alors, à quoi bon s’inquiéter ??!

Bien sur, s’inquiéter ne relève pas d’une décision de le faire !
Je ne me dis pas un matin en me levant : « Tiens, et si je m’inquiétais aujourd’hui ? Histoire de voir ce que ça fait… », comme si je m’ennuyais et que je cherchais un truc pour « m’occuper » !

Non, selon moi, le fait de s’inquiéter ne relève pas d’un choix conscient…
Par contre, le fait de nourrir ou non cette inquiétude peut tenir de notre volonté !
C’est à cet endroit que nous avons (peut-être) du pouvoir, le pouvoir de nous en défaire ou de ne plus la subir…

Vivre et observer cette inquiétude est une première étape. Une inquiétude présente en nous face à l’incertitude propre aux différents événements de l’existence et à l’impermanence de celle-ci.

Tout d’abord il s’agit donc de reconnaître l’inquiétude qui est en soi :
– « Ok, je suis, ou, je me sens inquiet / inquiète »

Attention, la tendance bien souvent est de s’en culpabiliser… :
« je ne devrais pas, je suis trop nul, ça sert à rien, etc… »

Et puis, on se culpabilise de se culpabiliser ! Et ça n’en fini plus… Donc autant que possible, dès cet instant, ne pas alimenter la culpabilité par plus de culpabilité, qui ne manquerait pas de se manifester aussi !

Bien, après avoir reconnu l’inquiétude en soi, il s’agit donc maintenant de l’accepter…

Oui, l’accepter !

Cette inquiétude a un sens, elle parle de nous.
La refuser, c’est refuser une partie de soi. Sa présence est un message qu’il paraît utile de considérer…
L’inquiétude renvoie à une ou plusieurs peurs et se réfère au sentiment de sécurité / insécurité de l’être.
Que ce sentiment soit justifié ou non, rationnel ou pas, n’a pour l’instant aucune importance.
Votre sécurité se sent menacée et votre survie, donc votre vie, à cet instant, en dépend ! Tout au moins dans votre esprit…

Une fois l’inquiétude reconnue et acceptée telle qu’elle se présente à soi, une fois considéré que celle-ci à un sens conscient ou inconscient, il faudrait maintenant ne pas, ou ne plus la nourrir.

– Oui, mais comment ?
– En en prenant soin !!
Ou plus exactement, en prenant soin de la partie inquiète en soi…

Ceci peut paraître contradictoire, pourtant, plus on lutte contre notre inquiétude et plus on la nourrit ! La nier, n’est pas mieux…
Car la résistance ou le rejet ne feront que la renforcer ! L’un lui donnant de l’énergie de front, l’autre la laissant se développer dans l’ombre. (Et ceci est valable pour tout au passage…)

Notre inquiétude nécessite au contraire d’être accueillie et considérée à sa source.
Comme un enfant apeuré, les besoins en cet instant, sont la sécurité, la confiance et la reconnaissance !
Ici, l’attitude juste se trouverait dans l ‘indulgence, la tendresse et la présence, le tout porté par une douce fermeté contenante, à l’image d’une mère ou d’un père aimant serrant dans ses bras son enfant, le réconfortant et le rassurant.

A partir de là, l’enfant pourra (de nouveau) regarder le monde, se tourner vers lui et se (ré)engager pleinement dans la vie, plus léger et plus serein…
L’inquiétude se réfère généralement au passé et construit une projection nuisible sur le futur, ce qui rend le présent pesant et angoissant.
Aussi, reconnu et accueilli pour ce qu’il est à ce moment de sa vie, sécurisé par une attention bienveillante à son égard, l’enfant peut prendre du recul sur ce qu’il vit. Cet enfant, représente la partie de nous porteuse de l’inquiétude, et ce, quel que soit notre âge !

Dans ce sentiment relatif de sécurité, par cette reconnaissance portée et l’acceptation accordée, le discernement devient possible et les 3 temps de la vie peuvent être passés en revue.

Le passé pour ce qui est des fondations (d’où je viens)
Le présent pour ce qui est de la construction (où je suis)
Le futur pour ce qui est de la projection (où je vais)

Faire le point sur nos fondations, redéfinir nos ambitions ou projections, nous permet de vivre un présent plus en accord avec ce que nous sommes, de là où nous en sommes, dans l’ici et le maintenant.

Voici un processus en 5 points principaux à considérer pour mieux gérer son inquiétude :

Vivre l’expérience en conscience
Accepter la situation
Agir pour le mieux
Comprendre (prendre en soi) le sens de l’épreuve
Lâcher prise

Et le fameux « bon moment » se présentera naturellement…

L’inquiétude peut tenir (tient?) de la crainte de manquer quelque chose, de rater sa vie, de passer à côté de celle-ci et d’engendrer cette fois, outre la peur de mourir, celle d’avoir des regrets…
L’inquiétude peut en effet se manifester par la peur de perdre ce que l’on a sur le plan matériel et social (maison, travail, famille, amis…), mais aussi (et peut être surtout?) la peur de perdre ce que l’on « Est ».
Trouver ou comprendre la cause, l’origine de notre inquiétude, permet ici d’agir sur le fond et non pas seulement sur la forme de sa manifestation.
Sur cette base, l’inquiétude pourra progressivement, ou plus rapidement, s’effacer, jusqu’à se mourir d’une belle mort.
Une mort qui donnera naissance à une nouvelle vie !
Car la mort de l’inquiétude laisse place à la sérénité…

Pour conclure, l’inquiétude présente dans la vie, stimulée par des mémoires conscientes ou inconscientes, peut s’apparenter aux cycles des changements et aux phases de transitions de l’évolution de la nature.
Tout comme la graine pourrait s’inquiéter de sa disparition par la perte de sa coque, au moment de laisser la place au germe qui s’éveille en son cœur, ou le bourgeon pour la fleur, la fleur pour le fruit et le fruit pour la graine…
Chacun naissant ainsi à son juste bon moment comme le dit cet autre adage :

« Un temps pour chaque chose et chaque chose en son temps »

L’inquiétude peut donc être la manifestation émotionnelle d’une transition inéluctable qui est en cours, destinée à révéler notre essence, l’être véritable qui sommeille en nous, éveillant par la même occasion des peurs de mourir à ce que nous étions en apparence…
Pour autant, ne sommes nous pas l’arbre né de l’une de ces graines qui porte bourgeons, fleurs et fruits sur les branches de sa vie ?

Ainsi je vous invite à écouter la voix de votre cœur, à vous centrer sur votre essence intérieure et à accompagner le mouvement du changement au mieux de vos capacités du moment !

Voici pour aujourd’hui !

Que ce texte puisse parler à votre cœur et soulager, si besoin, un peu votre esprit,
Que votre inquiétude s’apaise,
Que la confiance se trouve,
Que les portes de la sérénité s’ouvrent à vous…

Jérôme